La place des jeunes dans les associations sportives

 

L’implication et l’investissement des jeunes dans les associations sportives sont des enjeux majeurs pour les années futures afin de faire perdurer, mais aussi évoluer, le modèle d’organisation du mouvement sportif français.

Contrairement à certaines idées reçues, nous n’assistons pas à un désengagement massif des bénévoles dans les associations sportives, mais en revanche à un véritable changement du mode d’investissement des membres au sein de leur club. Ceci concerne au premier chef les jeunes générations elles-mêmes qui pour la plupart n’ont d’ailleurs jamais connu l’époque antérieure où le bénévolat associatif rimait avec une forme de militantisme et en dehors si possible du mouvement consumériste, ce qui est de fait moins évident aujourd’hui.

Autrement dit, les jeunes générations sont prêtes à s’engager comme leurs aînés dans des projets associatifs, mais différemment, et à condition de bien définir les missions de chacun afin de les valoriser et de disposer d’outils, notamment numériques mais pas seulement, et d’un management adaptés aux objectifs à atteindre.

 

Sur le plan de la démocratie associative, il est juridiquement possible de déléguer des pouvoirs, et donc des missions officielles, à des bénévoles mineurs.

De manière générale, tout mineur peut constituer une association et être chargé de son administration dans les conditions prévues à l’article 1990 du code civil.

A ce titre, la loi du 1er juillet 1901 n’imposait aucune condition d’âge quant à la constitution d’une association. C’est une loi du 28 juillet 2011 qui a précisé que cette liberté comprenait les mineurs de 16 ans révolus ainsi qu’une loi du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté qui a encore élargi cette possibilité aux mineurs de moins de 16 ans.

Dans ce cade, si le jeune mineur a moins de 16 ans, il doit présenter préalablement l’accord écrit de son représentant légal. Il peut également accomplir, sous réserve là encore d’un accord écrit préalable, tous les actes utiles à l’administration de l’association, à l’exception des actes de disposition, c’est-à-dire les actes modifiant la composition du patrimoine.

Si le jeune a 16 ans ou plus, ses représentants légaux doivent être informés par le biais d’une lettre recommandée avec demande d’avis de réception envoyée par l’un des membres chargé de l’administration de l’association. Cette information est réalisée sans délai et au plus tard, avant la déclaration préalable ou la déclaration des changements visés à l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901 ou avant le premier acte d’administration effectué par le mineur.

Ainsi, en l’absence d’opposition expresse du représentant légal, le mineur de plus de 16 ans peut également accomplir seul tous les actes utiles à l’administration d’une association sportive, à l’exception également des actes de disposition. Le courrier susmentionné doit en outre énoncer la durée, la date de début de mandat, la nature du mandat et le type d’actes d’administration que le mineur est susceptible de réaliser.

 

Fort d’une législation tout à fait adaptée aux nouvelles générations, il est donc réaliste de chercher à attirer un nombre croissant de jeunes, même mineurs, au sein des instances dirigeantes elles-mêmes ou ponctuellement sur des projets dont ils auraient la charge au sein de leur association sportive. Ceci ne manquera pas, il faut l’espérer, de susciter de nouvelles vocations.

 

 

Benoît DUMOLLARD