La professionnalisation des associations sportives est-elle inéluctable ?

Un grand nombre d’associations, notamment sportives, souffre de la désaffection grandissante de l’investissement bénévole. Cette tendance ne saurait être expliquée par une seule cause. Néanmoins, il est constant que les dirigeants sont de plus en plus découragés par la lourdeur des tâches qui leur incombent et pour lesquelles ils sont de plus en plus démunis.

Obligations financières, comptables, juridiques et administratives, management des hommes, salariés et non salariés, nécessité de se développer et d’animer pour des membres qui s’assimilent souvent à des consommateurs. Les dirigeants, même épaulés par les bonnes volontés, ne peuvent répondre à ce cahier des charges qu’au prix de lourds sacrifices et souvent au mépris de la passion première qui a motivé leur engagement.

Le dirigeant d’association ne peut donc plus tout faire et sa mission n’est pas, dans tous les cas, de tout faire tout seul. Dans certaines associations, l’aide des autres dirigeants et d’autres bénévoles suffit pour gérer les besoins courant du fonctionnement de l’association. Mais plus la taille de l’association croît, plus ce travail devient difficile à réaliser en interne par le seul investissement des bénévoles.

A partir de ce moment, soit le dirigeant s’entoure de personnels professionnels en interne ou en externe, soit il décide de tout faire tout seul au risque de se perdre dans les méandres d’une gestion administrative qui risque à la fois de l’éloigner du projet associatif et de le démotiver parce qu’il aspirait à tout autre chose que cela. Il peut en résulter des difficultés réelles de gestion voire la mise en danger du projet associatif.

Afin d’éviter cela, le dirigeant a besoin d’être épaulé, que ce soit en interne et en externe.

Les réponses doivent en premier lieu se trouver sur le terrain des emplois d’une filière notamment sportive qui peine à se structurer. En effet, il apparaît clairement qu’un nombre considérable d’associations aurait des emplois à proposer précisément pour aider les dirigeants dans la gestion administrative, financière, comptable ou juridique, dans le développement de la structure, dans la communication etc…

Or, ces emplois ont des difficultés réelles à émerger pour plusieurs raisons. Les emplois à pourvoir sont souvent à temps partiel et dans le cadre de contrats aidés : ils sont donc très durs à pourvoir et n’attirent pas les compétences. La fonction d’employeur dissuade souvent les associations à embaucher du fait des obligations qui en résultent et de la judiciarisation croissante en matière de relations de travail. Par ailleurs, lorsque les conditions de l’ouverture d’un poste sont réunies, on constate bien souvent une inadéquation du marché de l’emploi avec les profils de postes recherchés et en particulier un décalage entre les formations diplômantes et la demande réelle des associations.

Enfin, on ne saurait occulter la problématique constante du financement de l’emploi et de sa pérennisation par la nécessité impérieuse de créer une valeur ajoutée.

C’est la raison pour laquelle les associations doivent pouvoir bénéficier d’une assistance d’experts pour mener à bien leur projet afin d’éviter notamment la mise en jeu de la responsabilité des dirigeants. C’est par la mutualisation des emplois, des moyens et des compétences que ce type de service doit pouvoir leur être rendu.