Le sport en Europe

Une étude réalisée auprès de 26 788 citoyens issus des 27 Etats membres de l’UE permet de dresser un état des lieux assez précis de la pratique du sport et des activités physiques en Europe, et d’abord de la quantifier : 40 % des personnes interrogées déclarent faire régulièrement ou assez régulièrement du sport, soit à peu près autant que ceux qui affirment n’en faire jamais (39 %). 65 % des citoyens européens affirment pratiquer une forme d’activité physique au moins une fois par semaine.

Au-delà du bilan comptable, cette enquête jette un éclairage sur les facteurs favorables à la pratique du sport, les motivations de ceux qui en font et le contexte dans lequel ils le pratiquent. Certains chiffres sont attendus : les hommes, surtout les jeunes, pratiquent plus que les femmes ; les préoccupations de santé sont la première motivation pour faire du sport et le manque de temps, le principal frein.

D’autres résultats surprennent davantage. On constate notamment que les personnes ayant fait peu d’études font moins de sport que les autres : 64 % des personnes ayant quitté l’école à l’âge de 15 ans ou plus tôt disent ne jamais pratiquer de sport. Autre enseignement, les personnes vivant seules sont plus nombreuses à ne pas faire de sport (47 %) que celles vivant dans des ménages composés de quatre personnes ou plus (32 %).

Avec 48 % de pratiquants réguliers, la France se situe plutôt au-dessus de la moyenne européenne. Elle se distingue surtout par les motivations qui poussent ses concitoyens à faire du sport : c’est en effet le seul pays européen avec la Belgique à placer « la forme » au rang de première motivation pour exercer une activité physique, la santé n’arrivant qu’en deuxième position. Le souhait d’améliorer son apparence physique (21 %) ou de contrôler son poids (26 %) est aussi bien moins souvent évoqué par les sondés français que l’objectif de relaxation (52 %).

Autre particularisme des Français, ce sont, avec les Hongrois, les Européens qui privilégient le moins les salles de fitness (2 %, contre une moyenne à 11 %), auxquelles ils préfèrent les parcs et les espaces de plein air (48 % pour une moyenne de 52 % dans l’UE).

Enfin, si ce rapport permet de décerner des « bons élèves » des « mauvais élèves » au sein de l’UE, il faut constater que les citoyens des pays nordiques et des Pays-Bas sont les plus sportifs de l’UE. En revanche, « le rapport relève qu’une statistique inquiétante du point de vue de la santé publique établit que 14 % des citoyens de l’UE sont physiquement inactifs et disent ne « jamais » faire d’exercice [y compris des activités telles que « faire du vélo, marcher d’un endroit à un autre, danser, faire du jardinage »]. (…) C’est au Portugal (36 %), en Italie (33 %) et à Chypre (32 %) que l’on trouve les nombres les plus importants de citoyens déclarant ne jamais faire d’activité physique quelle qu’elle soit ».

Sur le même sujet
Les faits Des peines de prison avec sursis requises contre les deux anciens présidents du PSG
Cadrage Le gouvernement anglais veut réformer l’économie de son football
Les faits L’Assemblée durcit la loi sur les agents sportifs
Les faits Canal+ était informé des transferts douteux du PSG selon Nike
Zoom Le rapport Arenas encourage la construction de nouvelles salles omnisports
Edition abonnés Archive : La Ligue de football explore de nouvelles voies pour diffuser les matches
Recevez les alertes par e-mail en cas d’événement majeur : Abonnez-vous au Monde.fr

Cette étude réalisée par TNS-Opinion & Social accompagne les travaux de la Commission européenne, qui doit publier dans la deuxième moitié de 2010, une « Communication sur le sport » et définir « une orientation stratégique au rôle du sport en Europe » conformément aux nouvelles compétences dont le traité de Lisbonne a doté la Commission.

Vincent Fagot (Le Monde)