Les entreprises au cœur de la pratique du sport : réalité ou fiction ?

Depuis l’année 2019, la réforme de la « gouvernance du sport » a été entreprise, mais pour quel résultat quelques années plus tard. Cette réforme toujours en cours, car inaboutie, devait concerner principalement la coordination et l’efficience des missions confiées aux différents acteurs du mouvement sportif, soutenus par l’Etat et les collectivités locales, afin de faire mieux avec des moyens en diminution constante depuis plusieurs années et ce, tout en ayant de nouvelles ambitions. Entretemps, un représentant officiel du ministère des sports a fait son retour dans la gouvernance de l’Agence Nationale du Sport (ANS).

 

Cette équation paraît encore aujourd’hui pour le moins difficile à résoudre. Mais toute démarche créative et innovante dans ce domaine doivent nécessairement prendre en compte la diversité des pratiques physiques et sportives pour pouvoir embrasser l’ensemble de la demande.

 

Tout d’abord une partie croissante des salariés exprime spontanément le souhait de pouvoir pratiquer, quels que soient son niveau et ses motivations, une activité physique et sportive au sein de leur entreprise. Ce phénomène nécessite, au-delà de l’organisation interne de l’entreprise, à la fois un accès à des infrastructures adaptées, si possible dans un périmètre géographique relativement proche, et le recours à un encadrement par des professionnels qualifiés et diplômés.

 

Ensuite, les dirigeants d’entreprises, surtout lorsqu’ils pratiquent eux-mêmes mais pas seulement, perçoivent aisément l’apport bénéfique, tant sur le plan de la gestion du personnel que sur le plan du bien-être des salariés et de la prévention des risques professionnels, que peut constituer une offre d’activités physiques et sportives au profit de leurs collaborateurs. La quête de sens, exprimée notamment par les nouvelles générations, et plus généralement la fidélisation des salariés, pourraient aussi passer par là.

 

Sur ce sujet, outre le récent colloque organisé à l’Assemblée nationale par le groupe Etude sport sur le thème « L’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 se construit aujourd’hui », d’autres députés ont également pris l’initiative de déposer une proposition de loi qui sera prochainement discutée permettant, si elle est adoptée, de favoriser par un système d’exonération de cotisations sociales la prise en charge par l’employeur de tout ou partie du coût lié à l’accès à des installations sportives au profit des salariés.

 

Tout cela peut en outre contribuer à l’augmentation escomptée du nombre de pratiquants réguliers en France dans les prochaines années.

 

Il y a sans doute une convergence possible entre les intérêts et les objectifs de ces différents acteurs socio-économiques en réfléchissant à la manière d’ouvrir davantage l’accès à la pratique au sein des associations sportives à un nouveau public, grâce à une offre plus diversifiée en imaginant des formules originales destinées aux licenciés et aux non-licenciés, et en créant des nouveaux partenariats avec les entreprises, et donc en définitive, de nouvelles sources de financement.